Communiqué – Assises des établissements publics protection de l’enfance à Montpellier les 28 et 29 novembre 2019 « Oser le verbe aimer »
L’impression générale dégagée par ces deux journées de réflexion qui ont réuni plus de 500 participants sur le thème du lien et de l’attachement ? Sans nul doute, une atmosphère mélangeant ouverture d’esprit, humilité, et, reprenant le terme qui a été fil rouge des interventions, bienveillance.
Bien évidemment, l’assemblée des professionnels et les usagers, qu’ils aient été intervenants ou participants, n’ont pas nié les difficultés rencontrées par les acteurs de la politique publique de Protection de l’Enfance. Mais, à l’image du discours introductif du Secrétaire d’Etat Adrien Taquet, la volonté était clairement au dépassement de constats parfois seulement négatifs pour tenter de co-construire une pensée et des modes d’action communs et partagés.
En ont témoignés des moments forts lors de ces deux jours, qu’il sera difficile de lister de manière exhaustive: l’émotion provoquée par Philippe Gaberan lorsqu’il évoque un souvenir de lui éducateur ne sachant pas repérer dans le feu de l’action le besoin d’un jeune d’échanger sur un sujet sensible et intime ; l’interpellation d’un usager du foyer de l’enfance de Montpellier, venu assister aux Assises, à l’assemblée « mais pourquoi les éducateurs ne nous disent que rarement qu’ils nous aiment ?! » ; la standing ovation à destination des clowns analystes qui, au-delà du rire qu’ils ont provoqué pendant ces deux jours, ont amené l’assemblée à se regarder elle-même en prenant du recul ; la conclusion bienveillante mais « pas bisounours et surtout testée!» du Grand Témoin David Da Fonseca …
Les apports théoriques amenés par les conférenciers ont été pendant ces deux jours d’un haut niveau. Que ce soit dans le domaine des neurosciences pures, avec l’intervention de Samah Karaki ou encore de l’ingénierie sociale, avec l’intervention d’Hervé Reiss. L’assemblée ne s’est pas perdue, puisque tous ces apports étaient très directement liés aux pratiques quotidiennes et illustrés par des cas concrets. De plus, les 4 ateliers organisés le jeudi après-midi ont permis de réels échanges entre intervenants et participants, favorisant là encore des moments forts avec par exemple l’intervention de Nadège Séverac sur la mémoire et l’impact des maltraitances et violences conjugales sur le fonctionnement de l’enfant. « Magistral!» dira même un participant en sortant.
Sans aller jusque-là, on peut néanmoins dire que ces Assises cru 2019 auront rempli leur mission : créer la possibilité du lien, l’établissement de la relation, permettant ainsi aux professionnels du secteur de faire une pause pendant deux jours, au profit de l’enrichissement mutuel et de la réflexion. Nous retiendrons aussi en repartant, les paroles de Marion Le Texier, Directrice de MECS« il faut redonner de la souplesse à nos organisations, pour permettre à ces liens d’exister».