Rapport de la Commission d’enquête Santiago : Agir vite pour des parcours stables et sécurisés pour les enfants protégés
Le rapport de la commission d’enquête présidée par Laure Miller et rapportée par Isabelle Santiago sur les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance a été rendu public le mardi 8 avril dernier. Il n’y plus de temps à perdre pour les enfants protégés, des mesures à la fois urgentes et d’évolutions en profondeur doivent être dès maintenant être prises !
Des recommandations concrètes et pragmatiques
Ce rapport de plus de 500 pages, particulièrement riche et documenté, aborde les enjeux de la protection de l’enfance dans l’ensemble de ses dimensions.
Il dresse 92 propositions qui rejoignent en plusieurs endroits nombre de constats et revendications portées par le GEPSo partagés en audition de la Commission d’enquête.
Plusieurs d’entre elles méritent d’être soulignées :
- Renforcer le rôle de l’Etat dans le pilotage national et le contrôle de la mise en œuvre de cette politique publique
- Développer les politiques de prévention et de soutien à la parentalité
- Améliorer la qualité de l’accompagnement par le renforcement de la formation initiale et continue des professionnels, en particulier sur les besoins fondamentaux et en santé
- Rénover l’organisation des établissements d’accueil collectifs par l’instauration de taux et normes d’encadrement et la révision du Décret de 1974 relatif aux pouponnières
- Améliorer le suivi en santé enfants protégés, notamment par la généralisation du programme PEGASE et par la mise en place de formations adaptées
Des recommandations à l’action : avoir un pilote dans l’avion
Comme nous l’avons rappelé lors du Colloque au Sénat le 7 avril dernier consacré à la présentation du Rapport édité en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès « 70 propositions pour agir vite », le secteur a besoin d’actions immédiates avec des engagements forts au plus haut niveau de l’Etat.
Afin de garantir l’application des lois sur l’ensemble du territoire, le pilotage national de la politique de protection de l’enfance doit être renforcé et l’Etat assurer une coordination entre l’ensemble des acteurs (police, justice, médico-social, santé, éducation nationale) et le Département.
D’autre part, devant les disparités observées sur le terrain, les Départements doivent être mieux accompagnés financièrement comme techniquement grâce notamment à des référentiels, outils « socle commun » et formations partagés.
Investir durablement et efficacement dans la politique de protection de l’enfance
La politique de protection de l’enfance est une politique publique qui ne peut être sacrifiée au nom de l’austérité financière. La réponse aux besoins des enfants et le respect du droit à vivre un parcours stable et sécurisé relèvent des principes fondamentaux de la République, Liberté, égalité, fraternité. Le temps du développement de l’enfant n’est pas celui des calendriers budgétaires et cette politique devrait en dépendre le moins possible.
L’investissement dès aujourd’hui dans la prévention et le soutien à la parentalité tout comme dans l’amélioration de la qualité de l’accompagnement (taux et normes ; formations adaptées) doivent permettre de dépenser aussi plus efficacement.
Après de longs mois d’instabilité ministérielle et forts de ce rapport attendu par les acteurs du secteur, nous restons dans l’attente d’une feuille de route nationale co-construite Etat/Département/associations pluriannuelle associée à un budget à la hauteur de l’ambition. Sans cela, il existe un réel risque à ce qu’il reste lettre morte laissant définitivement à l’abandon les enfants, jeunes concernés tout comme les professionnels engagés.
Télécharger le CP : https://www.gepso.fr/static/uploads/2025/04/GEPSO_CP-COMMISSION-ENQUETE-PE_202504.pdf
Contact presse : Jeanne CORNAILLE – jeanne.cornaille@gepso.com / 06 98 95 07 43